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Solidarité-Torture

28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 10:15

          Site  Secours populaire français

Plus d'un milliard et demi de personnes
sont privées d’eau potable.
Le manque d'eau tue dix fois plus que les guerres.

La population du Niger est estimée à 12,6 millions d'habitants. Seuls 46% ont accès à une source améliorée d'eau potable.

La population du Niger est estimée à 12,6 millions d'habitants. Seuls 46% ont accès à une source améliorée d'eau potable.

E. Prinvault

Les maladies hydriques sont la première cause de mortalité et de morbidité au monde avant la malnutrition. Le stress hydrique touchera 90% des peuples d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient et 85% des peuples d’Afrique subsaharienne.
2.483 m3 d’eau c’est la consommation annuelle d’un habitant des États-Unis ; pour un Français la consommation est de 1.875m3. Le stress hydrique se situe à moins de 1.700m3.
10 pays possèdent près des deux tiers de l’eau douce mobilisable. La Terre ne manque pas d’eau, mais la quantité disponible est très inégalement répartie.
Le prix de l’eau 
En France, 100.000 coupures d’eau sont dénombrées par an, dont un tiers fait suite à des situations de détresse. Si 96% des personnes ont accès à l’eau, beaucoup éprouvent des difficultés liées à son prix trop élevé au regard de leurs ressources. Le défi est désormais de lutter contre les inégalités dans la tarification de l’eau et d’assurer la protection des sans-abri.
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24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 07:07

ILS VIVENT UNE SITUATION DRAMATIQUE

11.000 enfants SDF en 2012
Par
11.000 enfants SDF en 2012

La triste réalité de ces enfants à la rue, livrés à eux-mêmes, qui deviennent vulnérables, sont une proie facile à toute forme d'exploitation, prostitution, enlèvement et pédophilie.

«Plus de 11.000 enfants sans abris ont été recensés en 2012», a affirmé, jeudi dernier à Alger, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine, Mme Souad Bendjaballah. Cette situation doit interpeller, aussi bien l'Etat que la société civile pour réagir, surtout que le dossier de l'enfance a fait couler beaucoup d'encre dernièrement. A une question sur le phénomène de mendicité, posée par le député du FLN, M.Noureddine Belmedah, lors d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN), la ministre a souligné que «11.269 enfants sans abris ont été recensés en 2012, dont 26 lors de patrouilles nocturnes des brigades mobiles relevant des directions de l'action sociale de la wilaya. Durant l'hiver 2013, le ministère a enregistré près de 4000 enfants sans abris, dont 150, dont la prise en charge est assurée par les centres spécialisés relevant du secteur». Une procédure ministérielle qui formule «l'examen de la situation sociale, sanitaire et psychologique de ces personnes au cas par cas, en vue de prendre toutes les mesures nécessaires en termes d'accompagnement, notamment en ce qui à trait à la formation ou à l'emploi et ce, en fonction de leurs capacités et compétences», a précisé Mme la ministre

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Par ailleurs, le ministère oeuvre à la réinsertion familiale de ces personnes ayant perdu contact avec leurs proches, en raison de conflits familiaux ou autre raison sociale. Evoquant le phénomène de mendicité, ces enfants qui deviennent progressivement apeurés, affamés et isolés, sont les plus exposés aux maladies chroniques, aux troubles émotionnels, ainsi qu'à la faim et à la malnutrition. Une proie facile à toute forme d'exploitation, comme la prostitution, l'enlèvement et la pédophilie. La ministre a précisé, en outre, qu'il «n'existe pas de chiffres sur les cas de mendicité en Algérie», estimant que ce phénomène n'était pas très répandu. Les facteurs de la mendicité sont multiples, a-t-elle indiqué, citant des raisons sociales comme la pauvreté, la dislocation familiale et le divorce, et certaines situations difficiles, comme le cas des mères célibataires. La mendicité constitue également un moyen de gain facile pour certains, a-t-elle ajouté. «En 2012, le ministère a assuré la prise en charge de 2032 enfants en danger moral au niveau de ces centres spécialisés», a-t-elle indiqué. Enfin, la ministre a souligné la nécessité de conjuguer les efforts de toutes les instances concernées, y compris les autorités locales et le mouvement associatif, ainsi que les élus locaux dans le cadre des opérations de sensibilisation et de prise en charge, insistant sur l'impératif de la réinsertion familiale de cette catégorie d'enfants. Autrement dit, si la loi assure des droits fondamentaux et une protection aux enfants algériens, la réalité est bien loin d'être vraie, les diverses difficultés que rencontre l'enfant au quotidien comme la pauvreté, la violence et les maltraitances ou encore la non-scolarisation et l'accès aux soins de manière générale, restent une grande problématique, en particulier pour les enfants nés sous x ou pour les enfants livrés à eux-mêmes. Pour sa part, le président du réseau national pour la défense des droits de l'enfant (Nada), Abderrahmane Aârar, appelle à la protection des enfants, considérant que l'absence d'une assistance familiale est un grand problème dans la société algérienne.

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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 00:00

Publié le 10/03/2013 07:02

Pauvreté. Ils ne font qu'un repas par jour...
Pauvreté. Ils ne font qu'un repas par jour... - Tous droits réservés. Copie interdite.
Pauvreté. Ils ne font qu'un repas par jour... ()

Pauvreté. Ils ne font qu'un repas par jour...  

Sur les murs du libre-service, il y a des coloriages d'enfants. Naïve corne d'abondance qui déverse une opulence de fraises et de cerises bien rouges, de haricots verts vigoureusement crayonnés au feutre. Mais ce sont les «prix» que regarde surtout cette dame âgée. La symbolique «participation à la solidarité» que demande le Secours populaire, en fait… Confiture ? 0,20€. «Un pot par famille». Cannellonis ? 0,20€. «Une boîte par personne». Endives, 0,50€… Devant le rayon des légumes, son portable sonne. Elle décroche. «Je suis au Populaire, rappelle…», souffle-t-elle, gênée. Laissant à l'interlocuteur le soin d'ajouter «Secours».

Elle a la soixantaine passée. Défraîchi, le manteau autrefois chic dégage des fragrances de violette fanée. Faire ses courses à l'aide alimentaire reste une sortie. Elle s'est pomponnée. La dignité, c'est aussi refuser d'ajouter le négligé à l'usure, ne pas capituler sur l'idée d'une petite beauté. à la caisse, la bénévole du libre-service calcule le total. Elle range pâtes, lait, œufs, yaourts, oranges et paye. «T'en as pour combien ?» l'interrogent deux copines assises plus loin à l'attendre. «32,65 €, je crois…». «ça fait beaucoup», jauge l'une, expérimentée. Elle blêmit. Murmure «pas l'habitude, ici». Elles auscultent le panier et sa monnaie. Soulagement. Plutôt 10 euros, en fait. Son regard reste perdu. Retraitée, elle était décoratrice. «Mon mari est parti, mes enfants aussi. Je n'y arrive plus… mais je ne veux pas en parler».

«Oui, c'est gênant, gênant…» confirme Marie, 67 ans, qui, elle, s'est inscrite il y a trois mois «parce que la mère d'une voisine m'a dit que j'y avais droit». Elle était cuisinière. «Mais même divorcée avec un enfant, j'y arrivais quand je travaillais». Seulement à 55 ans, elle est tombée en longue maladie. Deux pontages et cinq années plus tard, sa retraite s'est retrouvée amputée d'autant. «Une fois tout payé me restent 270 € pour vivre et l'année a commencé avec une hausse de 6 € du loyer et de 4 € de la mutuelle». 10 € : pas rien pour elle qui recompte les quatre pièces de 10 cents pour arriver aux 3,40 € de son panier. «Du lait, du pain, des lasagnes, une tarte trois fromages, deux boîtes d'endives et j'ai pu prendre deux boîtes de salsifis car ils ne partent pas», énumère Marie.

Première fois...

La première fois qu'elle a osé pousser la porte du Secours Populaire ? «J'étais désemparée. Heureusement qu'on m'a prise par la main, sinon je serais repartie parce que j'avais honte. Et puis maintenant, je vois ici beaucoup de gens que je connaissais, de plus en plus de retraités, comme moi. Des gens que je suis étonnée de trouver là, et je me dis que je ne suis pas un cas isolé. Il y a toujours des nouvelles têtes, de mon âge, et des jeunes», explique-t-elle prenant l'exemple de son immeuble où «il y a de plus en plus de femmes seules, aussi, avec des enfants».

«Tout ce qui est humain est nôtre» rappelle une affiche du Secours Populaire, dans l'espace culture, en face, où romans et vieux classiques Garnier revendiquent encore le droit à l'humanisme et aux humanités pour tous. Des vieux vinyles aux pochettes craquelées sont là aussi. Adamo, Bach, Coluche. «Le plus difficile, c'était la fin du mois, surtout les 30 derniers jours»… racontait ce dernier dans «L'étudiant». Sketch que le fondateur des Restaurants du Cœur disait à l'imparfait, comme un souvenir révolu, il y a 30 ans. Aujourd'hui ? «L'étudiant fait partie de ces nouveaux bénéficiaires qui se multiplient, avec les retraités et les travailleurs pauvres», constate Michèle Gouazé, secrétaire départementale du Secours Populaire des Hautes-Pyrénées, débordé de nouvelles demandes à l'instar des Resto, de la Croix rouge et des Banques alimentaires.

Ensemble, ils ont d'ailleurs signé un communiqué commun : «Les Chefs d'état demandent aux pauvres de sauter un repas sur deux» et dénoncent sous ce titre la réduction de l'aide européenne aux plus démunis, «2,5 milliards pour 28 états contre 3,5 milliards pour 20 états actuellement», annonçant qu' «à partir de 2014, en France, près de la moitié des 130 millions de repas pourraient ne plus être distribués».

Dans le hall, Pierre et Magalie attendent avec l'un de leurs deux enfants. Il a 47 ans, elle en a 33, l'ado, 13… et un repas sur deux, ils y sont déjà. Presque… Informaticien de formation, Pierre travaillait dans un centre d'appel. Problèmes d'oreille, il a été licencié en 2009. Au RSA, ils vivent à quatre avec 870 € par mois. Pierre rêve de devenir chauffeur de bus. «Mais il n'y a pas d'argent pour la formation me répond-on». Ils sont venus demander un colis d'urgence.

«Le matin, c'est un café sans rien et jusqu'au 15 du mois, on mange aussi à midi. Après, on ne prend plus qu'un seul repas, le soir. Heureusement que le petit a la cantine. Son frère est en famille d'accueil, là il mange à sa faim. C'est de pire en pire» résume-t-il.

Bénévole, Bernard Justin, 67 ans, est là tous les jours. «Même nous, on s'épuise face à cette misère galopante», s'inquiète-t-il. «On trouve de moins en moins de bénévoles», confirme Michèle Gouazé.

Au libre-service, Jacques, 45 ans, abat son boulot vite et bien. Il défait les palettes, empile les conserves, range les rayons. Bénéficiaire pendant ses trois ans de RSA, il le reste en tant que précaire «travailleur pauvre» désormais et aide au Secours depuis un an «parce que ça m'a permis de sortir de l'isolement et je viens juste de reprendre le travail comme ajusteur aéro» explique-t-il, heureux d'être «dans la bascule pour repartir de l'autre côté». Il gagne le SMIC, loue 75 € sa mob pour aller faire les équipes jour et nuit, à une quinzaine de kilomètres de chez lui. Mais ne sait pas si son CDD sera reconduit. Un CDI ? «Je n'y crois même plus».


Pour l'été des restos du cœur

Pendant deux jours, vendredi et hier, la collecte des restos du cœur s'est tenu à l'entrée de la plupart des moyennes et grandes surfaces. Conserves de viande ou poisson, desserts, produits pour bébé et d'hygiène sont recherchés par les 63000 bénévoles des Restos: cette collecte permet de servir 5 millions de repas de plus et de tenir tout l'été avant la prochaine campagne d'hiver. Cette année, l'association lancée par Coluche a accueilli près d'un million de personnes pour 115 millions de portions, les dons représentent 52% du budget des Restos.

Pierre Challier

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 06:22

 

 

Solidarité

L'aide alimentaire européenne crie famine

© WITT/SIPA© WITT/SIPA

Les associations qui distribuent des repas aux plus démunis vont-elles devoir mettre la clé sous la porte ? Tout dépendra du résultat des négociations qui auront lieu, les 7 et 8 février prochains, lors du Sommet européen consacré au budget de l'Union européenne.

 

Comment sauver l'aide alimentaire provenant de l'Union européenne ? D'un montant de 500 millions d'euros, cette manne, qui résulte historiquement des surplus alimentaires de la Politique agricole commune (PAC), pourvoit aux besoins du Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD) : 18 millions d'Européens, dont 4 millions de Français, en bénéficient. Dans notre pays, ce programme permet de distribuer 130 millions de repas par an. Soit un tiers de l'aide alimentaire fournie dans l'Hexagone. Où les demandes ne cessent de croître : de plus en plus de personnes en situation de précarité frappent à la porte des associations. Mais la France n'est pas le seul pays concerné. En Pologne, 80 % de l'aide alimentaire distribuée aux démunis provient du PEAD. Là-bas, comme dans une vingtaine de pays d'Europe, cette aide est vitale.

 

A ses débuts, ce programme consistait à redistribuer aux plus démunis les surplus de la PAC (viande, lait, céréales...) accumulés dans les greniers de l'Europe. Mais, avec la régulation de la production agricole, les stocks se sont taris, et ce qui était donné jadis en nature a été transformé en ligne budgétaire. Du coup, l'Allemagne a commencé à remettre en cause cette aide, considérant que ce n'était pas à la PAC de lutter contre la précarité. D'autres pays de l'Union européenne (Danemark, Pays-Bas, République tchèque, Royaume-Uni, Suède) partagent cette approche, considérant que l'aide aux plus démunis relève de la responsabilité de chaque Etat membre.

 

Il y a un an déjà, les quatre grandes associations chargées de la collecte et de la distribution de l'aide alimentaire en France (Fédération des banques alimentaires, Secours populaire, Restos du cour et Croix-Rouge) avaient lancé un cri d'alarme et obtenu un sursis. Mais aujourd'hui, préviennent-elles, « si aucun nouveau programme n'est adopté par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne (UE), l'aide alimentaire disparaîtra irrémédiablement ». Ce serait la fin du PEAD. Un coup dur pour les associations caritatives dont les stocks dépendent en grande partie de l'aide européenne.

 

Unies à leur homologue allemand Die Tafeln, ces associations ont rencontré le 10 janvier le président du parlement européen Martin Schultz qui les a assurées de son soutien. D'après un communiqué publié le jour-même par les cinq organisations, celui-ci se serait prononcé pour le vote d'un budget à la hauteur des besoins, « c'est-à-dire au moins équivalent au budget actuel, considérant que l'Europe se doit de rétablir un équilibre social. » Soulignant « une augmentation toujours plus inquiétante du nombre de personnes venant chercher de l'aide, de plus de 10 % par rapport à l'an passé », les associations ont salué cette initiative « claire et courageuse ». Après avoir obtenu le soutien unanime de l'ensemble des groupes parlementaires français, elles espèrent obtenir un vote favorable des chefs d'Etat.

 

Le président de la République, François Hollande, s'est exprimé aujourd'hui devant le Parlement européen sur le budget 2014-2020. « Un compromis est possible, a-t-il estimé, mais il doit être raisonnable. Et donc il va falloir raisonner ceux qui veulent amputer le budget européen au-delà de ce qu'il est possible d'accepter ». Le président français a aussi jugé que « l'intérêt national est en train de prendre le pas sur l'intérêt européen ». Parviendra-t-il à convaincre la chancelière allemande Angela Merkel ? L'accord de l'Allemagne est absolument décisif pour que l'Europe verse 1 euro par an et par habitant à destination des plus pauvres. C'est le montant estimé par les associations qui appellent l'Union européenne à « se montrer digne de son prix Nobel de la paix ».

 

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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 07:11
  La traite des êtres humains n’est pas bien prise en compte en France

Le Conseil de l’Europe publie lundi 28 janvier son premier rapport sur la traite des êtres humains en France.

28/1/13
cle

 

La communauté rom de l'agglomration lilloise (59), France.
 

Louise ALLAVOINE/CIRIC / Louise ALLAVOINE/CIRIC

La communauté rom de l'agglomration lilloise (59), France.

Louise ALLAVOINE/CIRIC / Louise ALLAVOINE/CIRIC

La communauté rom de l'agglomration lilloise (59), France.

 

 

Travail forcé, non rémunéré ou effectué sous la menace : le phénomène se développe, selon le Conseil de l’Europe. Mais il est très mal pris en compte en France, où il n’existe aucune statistique officielle. « On a le même problème dans d’autres pays, mais il est particulièrement fort en France », déplore Gérald Dunn, du Groupe d’experts sur la lutte contre la traite des êtres humains, qui vient de rendre son premier rapport sur la traite des êtres humains en France.

Les réseaux de proxénétisme

« En l’absence d’un système de statistiques, il est difficile de faire un état des lieux fiable et de prendre les mesures les plus efficaces possible », regrette ce rapport en parlant de la France. Les seules données officielles fournies par les autorités françaises concernent une forme bien particulière de la traite : l’exploitation sexuelle. Il y aurait eu 654 victimes en 2011, essentiellement des femmes. « Mais ce chiffre est difficilement exploitable, notamment car les pouvoirs publics (services sociaux, de polices…) n’ont pas tous les mêmes critères pour identifier les victimes », souligne Gérald Dunn. Selon les ONG, ces personnes appartiennent à des réseaux de prostitution et sont essentiellement en provenance d’Europe de l’Est, d’Afrique subsaharienne (en particulier du Nigéria), du Brésil, du Maghreb et de Chine.

La mendicité des enfants

Autre sujet d’inquiétude pour le Conseil de l’Europe : la recrudescence d’enfants parmi les victimes de la traite. Souvent d’origine rom, ils sont contraints à la mendicité et aux vols forcés. « En France, on met l’accent sur la répression alors qu’il s’agit d’abord de victimes, explique Gérald Dunn. Il n’est effectivement pas aisé d’identifier une victime, car elle est souvent manipulée, elle se tait par peur des représailles… »

Mesures à prendre

Sans proposer de solutions clé en main, le rapport cite quelques initiatives positives. La ville de Paris, par exemple, a recruté en 2011 des éducateurs roumanophones. De plus, des associations subventionnées accueillent, dans leurs centres d’hébergement, des victimes adultes souhaitant s’éloigner géographiquement des réseaux qui les oppriment. « Une autre piste est de développer la protection des victimes et des témoins en justice pour qu’ils puissent se faire connaître et être pris en charge. »

 

FLORE THOMASSET

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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 09:16
Gabriel, 22 ans, SDF : son combat contre la fatalité

Publié le mercredi 23 janvier 2013 à 09H49 - Vu 775 fois

 

Gabriel a passé cinq nuits de galère à essayer de trouver le sommeil sous une rampe de skate-board, dans le froid et en plein vent, à peine réchauffé par une couverture

 

Gabriel a passé cinq nuits de galère à essayer de trouver le sommeil sous une rampe de skate-board, dans le froid et en plein vent, à peine réchauffé par une couverture


Troyes - Gabriel, 22 ans, a passé les fêtes de Noël dans la rue, faute de places d'hébergement d'urgence. Il dénonce la langue de bois des politiques

21 décembre 2012 : Gabriel, 22 ans, passe sa première nuit dehors. Une dispute avec sa compagne l'a contraint à quitter le domicile conjugal. Il ne sera plus autorisé à y retourner.
Ce même soir, ses propres parents, divorcés, refusent de lui offrir le gîte. Il n'a plus connu de foyer familial chaleureux depuis ses 13 ans. L'âge auquel il s'est vu placer en foyer d'accueil.
Mais ce soir-là, ce fameux soir du 21 décembre, de foyer, il n'en trouvera pas. Ni même d'un quelconque toit.
Las, il tente le tout pour le tout et compose le 115, « gratuit depuis une cabine téléphonique » pour éventuellement trouver une place en hébergement d'urgence. Une réponse négative plus tard, l'éventualité se mue alors en impossibilité pure et simple. Il rejoint alors la gare de Troyes et attend la maraude. Mais il n'est pas seul. D'autres compagnons d'infortune attendent patiemment le camion rouge qui viendra les délivrer du froid et de la faim avec une couverture et un bol de soupe.


Plus d'amis dans la rue qu'au quartier


Jusqu'au 26 décembre, il passe donc ses nuits, à défaut de dormir, recroquevillé sous une rampe de skate-board dans l'ancienne halle SNCF, face aux voies ferrées, juste derrière la Maison des associations. Symbole tragique ! Avec Didier, son « pote de galère », qu'il ne quittera plus depuis lors. Couchés de 2 h à 6 h, les deux hommes ne parviennent à trouver le sommeil que quelques minutes par nuit. Dérangés sans cesse par les klaxons, les cris et les bruits alentour.
À peine réchauffés par leur solide amitié naissante. « Je me suis fait plus d'amis dans la rue en quelques jours qu'au quartier des Chartreux en plusieurs années », résume le jeune homme.
Père d'une petite fille de cinq mois prénommée Maëlle, Gabriel redouble de volonté et de motivation pour s'en sortir. Logé au Foyer aubois sancéen depuis une semaine, il travaille à l'atelier tous les matins pour 2 €/h. Épicurien, Gabriel sait désormais qu'un doux quotidien peut se payer cher, très cher.
Et profite donc de chaque minute qui passe. « Je peux boire un verre d'eau dès que j'en ai envie », explique-t-il, ému.

« Ils me dégoûtent »


Pendant ses journées d'errance, Gabriel poussait la porte, chaque matin, de l'accueil de jour de la Croix-Rouge. Il y croisait nombre de bénévoles mais aussi des représentants de l'État. Dont les discours l'ont quelque peu choqué. « Ces gens-là, je ne les ai jamais vus dans la rue, ils ne connaissent rien et se permettent de dire que personne ne dort dehors. Ils me dégoûtent et ne savent absolument pas de quoi ils parlent », s'emporte le jeune homme.
Inscrit dans plusieurs agences d'intérim, Gabriel pousse leurs portes deux fois par semaine, bien déterminé à s'en sortir. « Je veux montrer le bon exemple à ma fille et lui prouver que tout le monde peut s'offrir un bel avenir. La rue n'est pas une fatalité », conclut-il, ragaillardi.
 

 

Albane WURTZ
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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 08:25

Réactions mitigées sur le plan Pauvreté

Lutte contre l'exclusionPublié le mercredi 23 janvier 2013

 

Au lendemain de la présentation par le Premier ministre, le 21 janvier, du "plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale" (voir notre article ci-contre du 22 janvier 2013), les réactions n'ont pas tardé à de manifester. Sur le principe et le contenu général du plan, la tonalité générale est nettement à la satisfaction, notamment parmi les grandes associations "institutionnelles".
Le Secours catholique se dit ainsi "globalement satisfait que les mesures proposées lors de la conférence de lutte contre la pauvreté des 10 et 11 décembre soient reprises dans le plan quinquennal" et "se réjouit [...] de la démarche de concertation mise en place pour élaborer ce plan". L'association voit également un signe encourageant dans "le refus affiché de stigmatiser les personnes en précarité comme des personnes assistées".
De son côté, ATD Quart Monde "salue les avancées de ce plan de lutte contre l'exclusion qui mobilise de nombreux ministères et les partenaires sociaux" et "note avec une grande satisfaction que le gouvernement a entendu les espoirs mis par les familles dans les institutions éducatives, écoles ou crèches, pour que leurs enfants ne subissent pas la même vie qu'eux".
Pour Julien Lauprêtre, président du Secours populaire, "voir qu'au plus haut niveau de l'Etat, le problème de la pauvreté est considéré comme un souci principal ne peut que satisfaire [...]". Dans une interview au JDD en ligne, Bruno Grouès, animateur du collectif Alerte qui regroupe une trentaine d'associations, estime que le plan constitue "un progrès" et "une avancée significative". L'ensemble des associations apprécient également la désignation de François Chérèque - ancien travailleur social et qui fut président de la fédération santé-social de la CFDT - pour assurer le suivi et l'évaluation du plan.

Un manque de visibilité sur les moyens

Mais les réactions se font plus nettement plus réservées lorsque l'on entre dans le détail du plan et, plus particulièrement, de son financement. ATD Quart Monde regrette ainsi que "les modalités indiquées dans le plan ne permettent pas de comprendre concrètement les moyens mis en place pour une véritable efficacité". Le Secours catholique déplore lui aussi qu'"il manque souvent la traduction financière dédiée", tandis que le Secours populaire se désole de "l'absence totale, dans les mesures annoncées, du drame de la faim qui gagne du terrain dans notre pays". De son côté, la Fnars (Fédération nationale des associations de réinsertion sociale) qualifie de "mesurette" la mise en place de la "garantie jeunes" et regrette l'absence de chiffrage de nombreuses mesures. Intervenant plus spécialement dans le secteur de l'hébergement, la Fnars s'inquiète aussi de l'absence d'engagement sur les places d'hébergement au-delà des 9.000 créations prévues pour 2013.
Les regrets des associations portent également sur l'absence d'une loi de programmation, réclamée la semaine dernière par le collectif Alerte (voir notre article ci-contre du 17 janvier 2013). L'animateur du collectif renouvelle d'ailleurs sa demande d'une loi de programmation - "comme cela avait été fait au moment du plan Borloo en 2005" - et compte bien la faire entendre "auprès du chef de l'Etat, qui sera présent au congrès de l'Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux), le 25 février à Lille".
Pour leur part, les associations de précaires (Mouvement national des chômeurs et précaires, Droit au logement, Agir contre le chômage...) avaient en quelque sorte réagi par avance, en occupant, la veille de la réunion du comité interministériel de lutte contre les exclusions (Cile) et des annonces du Premier ministre, les locaux du ministère délégué chargé de la Lutte contre l'exclusion. Les manifestants entendaient protester contre le manque de concertation dans la préparation du plan. Ils ont répandu des miettes de pain dans les couloirs du ministère pour - selon Jean-Baptiste Eyraud, le porte-parole du DAL - "dire que des miettes, on n'en veut pas ; on veut de vraies mesures". L'occasion de s'inspirer de la démarche qui a si bien réussi aux jeunes entrepreneurs d'internet, en lançant un nouveau mouvement : "Les miettes, c'est pour les pigeons !".
Déception également du côté de certaines catégories de publics en difficulté. Ainsi, l'APF (Association des paralysés de France) "tient à exprimer sa colère et sa déception" en constatant les "miettes octroyées aux personnes en situation de handicap, les oubliées du plan anti-pauvreté" (en l'occurrence, les deux millions de personnes handicapées vivant sous le seuil de pauvreté).

Silence du côté des collectivités

Du côté des politiques, Laurent Wauquiez, vice-président de l'UMP, a estimé que le plan "privilégie l'assistanat", notamment "en élargissant les conditions d'accès au RSA pour les jeunes". Le député de la Haute-Loire - qui avait déjà lancé une polémique nationale sur le RSA en mai 2011 - a affirmé qu'"en élargissant les conditions d'accès au RSA pour les jeunes, le gouvernement prend le risque de donner comme message à toute une génération que leur seul espoir, c'est l'assistanat". De son côté, le Parti socialiste se félicite d'"une feuille de route ambitieuse et globale" et estime que "dans une période de désendettement et de contrôle de nos dépenses publiques, ce plan de 2,5 milliards d'euros montre que la lutte déterminée contre la précarité et la pauvreté est une priorité forte du gouvernement".
Enfin, c'est - pour l'instant - le silence du côté des associations de collectivités, pourtant concernées au premier chef par la lutte contre l'exclusion. L'Assemblée des départements de France (ADF) ne s'est pas encore officiellement prononcée sur le sujet et l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (Unccas) se contente de mettre le plan en ligne sur son site, sans y apporter de commentaire.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 13:32
Site la vie
Social

La pauvreté touche 10% des enfants en France

Selon une étude menée par l'Unicef dans 35 pays développés et publiée mardi, 10,1% des enfants se trouvent actuellement en situation de privation en France. Un taux moindre qu'il y a 20 ans, mais qui reste l'un des plus élevés, situant le pays à la 18e place du classement.

 

© DR

© DR

 

Triste bilan pour la France. Elle est le seul pays d'Europe, avec l'Italie (13,3%), à avoir plus de 10% d'enfants en situation de privation, c'est à dire n'ayant pas accès à au moins deux des 14 éléments définis comme essentiels par l'Unicef (trois repas par jour, un logement décent...). C'est ce que révèle le dernier bilan "Innocenti" mené dans les 35 pays les plus riches de la planète et publié mardi par l'organisation onusienne pour l'enfance, dont la précédente étude, datée de la fin des années 1990, évaluait ce taux à 12% pour la France.

Une maigre progression selon Fabienne Quiriau, présidente de la commision pour l'enfance de l'Unicef, qui estime qu'aujourd'hui plus de 2 millions d'enfants français vivent sous le seuil de pauvreté, c'est-à-dire dans un foyer qui touche moins de 60% du revenu médian. "Le nombre d'enfants pauvres a trop peu baissé en vingt ans, estime-t-elle. Ce n'est pas normal qu'un pays qui consacre autant de moyens à la famille soit aussi inefficace dans la lutte contre la pauvreté des enfants". 

Quotient familial, allocations familiales, aides à la rentrée scolaire, bourses : les politiques publiques en faveur de l'enfance ne manquent pourtant pas en France. En 2009, dans un rapport sur la politique de l'enfant, l'OCDE avait même sacré le pays "troisième pays le plus généreux envers les enfants" montrant qu'elle consacrait 32 200 euros par enfant âgé de moins de 6 ans, alors que la moyenne de l’OCDE s’établissait autour de 19 600 euros. Mais déjà, l'institution fustigeait le fait que malgré des dépenses élevées, les résultats français étaient à la traîne par rapport aux pays voisins, particulièrement dans l’éducation.

"L'école est le reflet le plus cruel de la pauvreté chez les enfants, souligne Fabienne Quiriau. C'est dans l'éducation en effet que l'on se rend compte que les différentes politiques publiques menées jusqu'ici pour lutter contre la pauvreté ont eu très peu d'impact sur les effets réels de la pauvreté, qui plonge des milliers d'enfants dans l'échec scolaire. Une vraie prise en charge de ces enfants devrait passer, comme dans les pays du Nord de l'Europe, par un meilleur suivi pédagogique avant tout". En atttendant, le nouveau gouvernement prévoit d'augmenter encore les dépenses, en réhaussant de 25% l'allocation de rentrée scolaire.

Les effets de la pauvreté des enfants s'observent aussi dans leurs conditions de logement (plus de 20 000 enfants seraient mal logés en France aujourd'hui selon l'Unicef) et dans leur accès à la santé, selon que les parents disposent ou non d'une mutuelle complémentaire. "Là encore, l'Etat passe à côté d'un moyen efficace pour lutter contre cette privation, en laissant les médecines scolaires et les visites médicales disparaître des écoles primaires, analyse Fabienne Quiriau."

L'Unicef a appelé les politiques français à l'occasion des élections présidentielle et législatives à prendre des dispositions pour faire baisser la pauvreté des enfants dans le pays. Pour l'organisation de l'ONU, il est indispensable de préserver le milieu associatif, considéré comme l'un des meilleurs outils. "Ce sont les associations caritatives qui pour l'instant luttent le mieux contre la pauvreté des enfants et font en sorte qu'aujourd'hui, aucun ne meure de faim, assure la présidente. Mais à l'échelle locale, là encore, nous observons que les collectivités territoriales leur octroient de moins en moins d'aide et nous sommes très inquiets".

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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 11:44

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Lutte contre la pauvreté

ONG  Zied Ounissi

 Le 07.12.2012 à 18:23

 

Alors que le gouvernement s’apprête à lancer à partir de la semaine prochaine une nouvelle séquence consacrée à la solidarité, les associations poussent la sonnette d’alarme sur l’explosion du nombre d’enfants en situation de pauvreté. Selon un rapport d’ATD Quart Monde, un enfant sur cinq est touché par la pauvreté.

En matière de lutte contre l’exclusion et la pauvreté des enfants, la France est dans une situation relativement paradoxale. Malgré une forte dépense pour la protection de l’enfance, la France compte un nombre, sans cesse plus croissant, d’enfants pauvres. A cet égard, les chiffres sont d’ailleurs accablants pour la cinquième puissance mondiale. Selon un rapport de l’ancienne défenseure des enfants, Dominique Versini, et de l’ONG ATD Quart Monde, qui sera remis lundi au gouvernement, la pauvreté aurait touché 350.000 enfants supplémentaires depuis 2008. En France, un pauvre sur trois est un enfant.

2.7 millions d’enfants pauvres

En mai dernier, un rapport de l’UNICEF sur la pauvreté des enfants dans les pays riches avait déjà jeté un coup de projeteur sur la situation. Sur 34 pays « riches », passés à la loupe par l’UNICEF, la France n’occupe que la 14e position, derrière l’Espagne, l’Irlande ou la Suède. Avec 19.5% d’enfants vivant sous le seuil de pauvreté (c’est-à-dire issus de ménages dont le revenu est inférieur à 964€ après versement des allocations familiales), la France compte 2.7 millions d’enfants pauvres, sur un total de 8.6 millions. A titre de comparaison, l’Islande, pourtant elle-même très durement frappée par la crise, ne compte que 0.9% d’enfants pauvres. Preuve en est que la crise ne peut suffire à expliquer la situation.  

Réévaluer les minimas sociaux

Comment résorber cette situation ? Bruno Tardieu, délégué national ATD Quart, insiste sur la nécessité de rester mesuré sur la critique du système de protection sociale : « La CMU (Couverture Maladie Universelle) a permis à beaucoup de personnes de résister à la crise. Il n’en demeure pas moins qu’il est devenu totalement impératif de donner aux familles très pauvres un véritable plancher de sécurité afin d’éviter qu’elles plongent dans la survie. C’est pourquoi, nous demandons une réévaluation immédiate de 15% du RSA et son indexation sur l’inflation des prix et la croissance ».

Réformer le quotient familial

L’autre recommandation du rapport porte sur la « transformation du quotient familial, qui est une sorte de niche fiscale, qui fait perdre 13 milliards d’euros à l’Etat, en crédit d’impôt ». L'ancienne défenseure des enfants, Dominique Versini, défend « une mesure de justice qui ferait sortir 500.000 enfants du seuil de pauvreté, sans que cela ne coûte quoi que ce soit de plus à l’Etat ». « Avec le système actuel 20% des familles les plus riches bénéficie des 2/3 des 13 milliards du quotient familial. Aujourd’hui une famille, avec deux enfants, dont les parents touchent, à eux, deux le SMIC, bénéficie d’un avantage de 279€ par an et par enfant, tandis qu’une famille équivalente, mais dont les parents gagnent, à eux deux, six fois le SMIC ont un avantage de 2.000 € par an et par enfant. Objectivement, quelque chose ne va pas. Nous proposons donc de remplacer le système du quotient familial par un crédit d’impôt universel de 715€ par an et par enfant ».

Lutter contre les discriminations sociales

Enfin, parmi les autres mesures sur laquelle insiste le délégué national ATD Quart, Bruno Tardieu, il y a le changement de regard de la société sur les pauvres. « Aujourd’hui les discriminations envers les pauvres ont atteint un tel degré que nous n’en sommes plus à nous battre contre les inégalités, dont ceux-ci sont les victimes, mais contre les discriminations dont ils font l’objet. Aujourd’hui 68% des gens qui pourraient bénéficier du RSA ne le réclament pas. La stigmatisation des pauvres ne fait qu’empirer année, après année. Nous demandons donc à ce que la discrimination sociale soit reconnue, comme toutes les autres formes de stigmatisation et que soient menées des grandes campagnes de sensibilisation. »  

Conférence sur la grande pauvreté la semaine prochaine

Une chose est sûre, il y a urgence à agir. L’exécutif l’a bien compris. C’est pourquoi, il s’apprête à entamer, à partir de la semaine prochaine, une séquence nouvelle consacrée à la solidarité. Une conférence sur « la grande pauvreté » aura lieu mardi prochain.

Plusieurs annonces devraient en découler – une réévaluation du RSA, d’ores et déjà réclamée par la ministre de déléguée à la lutte contre l’exclusion, Marie-Arlette Carlotti, pourrait en faire partie… Toujours est-il qu’à l’approche de cette manifestation, plusieurs associations, dont l’ONG ATD Quart Monde, ont décidé d’alerter le gouvernement sur l’explosion de la précarité et de la pauvreté. C’est désormais chose faite.

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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 15:12

France > France - Roumanie

Sur le web


FRANCE Chez les Roms de La Courneuve
Un journaliste roumain s'est rendu dans un campement de Roms à La Courneuve. Certains des occupants ont accepté de lui expliquer pourquoi, malgré la misère et les expulsions, une majorité d'entre eux ont choisi de s'installer dans ce lieu de fortune.
Camp de Roms à St Ouen / AFP
Entourée de parkings pour camions et dépôts de marchandises, la rue Hélène Boucher semble être une rue comme tant d'autres de La Courneuve, dans la banlieue nord-est de Paris [Seine Saint-Denis]. Mais en la longeant jusqu'au bout, on s'aperçoit que cette rue se termine brusquement, comme si elle n'avait jamais existé.

Là où les cartes sur Internet montrent une clôture en métal et un portail à barreaux, aujourd'hui il y a un passage vers ce que les Roms d'ici appellent "Platz". Un espace couvert de gadoue et d'ordures de deux à trois hectares, occupés illégalement.

Pour entrer dans le campement, que même les autorités n'évoquent pas sans une once de crainte dans la voix, il faut recevoir un baptême de boue jusqu'au-dessus des chevilles. Paris est juste derrière, et à seulement quelques dizaines de mètres se trouve l'une des autoroutes les plus importantes de France. Par-delà la première montagne d'ordures et quelques chariots de supermarché roues en l'air, on aperçoit le "Platz", un amas de cabanes de fortune de 10 à 15 mètres carrés chacune, faites de carton, de morceaux de tôle et de bois, de bâches en plastique. D'une roulotte rouillée surgissent deux femmes avec de jeunes enfants dans les bras, qui forment une sorte de comité d'accueil. Les hommes jettent des regards suspicieux de derrière les vitres encrassées.

"Oui, s'il vous plaît, qu'est-ce que vous désirez ?"
-Je suis de Bucarest, je viens faire un reportage sur vous.
-Oh là là!".
J'ai le temps, en quelques secondes de silence, de me demander si cette réponse est bonne ou mauvaise...
-Et les messieurs, c'est qui ?
-Eh bien, ils sont de la mairie, dis-je à propos de mes deux accompagnateurs, "ils sont venus voir comment ils pouvaient vous aider".
-Comment ça ils veulent aider ? Ils disent qu'ils vont venir démolir ici, et qu'on aille au diable....
-Justement, ils sont venus pour une dernière évaluation, pour voir ce qui peut être fait“.

"Au pays, les gros bonnets raflent tout"

Les langues commençent à se délier, les sollicitations à tomber, d'abord timides, puis impératives. Nous sommes entourés d'enfants et d'adultes. D'abord cinq, puis dix, puis cinquante et plus... La sensation est étrange, car les esprits peuvent vite s'échauffer, passer de la sympathie à l'agression, de la confession à la violence.

Il est difficile de comprendre comment des gens peuvent quitter leurs maisons en Roumanie, aussi petites ou laides soient-elles, pour partir vivre dans l'enfer de Saint-Denis. Et comment un tel lieu peut rassembler, au cœur de l'Europe, tant de douleur, de désespoir, de misère et d'espoir en même temps. Le premier désir des habitants de ce "Platz" - peut-être le plus grand de son genre en Europe, abritant environ 1000 à 1500 âmes, dont plus de 800 enfants en bas âge - est de gagner un peu d'argent. "Nous crevons de faim au pays, ils sont tous sur notre dos là-bas" expliquent invariablement les intéressés. "Ils nous prennent jusqu'à la peau sur les os, ils veulent des pots-de-vin et des bakchichs".

Ont-ils entendu parler des programmes d'intégration [en Roumanie] ? "Y'a pas d'argent pour nous, ce sont les gros bonnets qui raflent tout".

La deuxième raison de vivre ici qu'évoquent les Roms est celle des soins gratuits. "Ils soignent nos enfants, nous hospitalisent, ils s'occupent de nous", explique Elena, qui bénéficie du système de santé français. A l'entrée du campement, une ambulance appartenant à l'OMS vient apparemment tous les jours. Le personnel médical prend en charge quotidiennement des patients du "Platz". Mais les Roms bravent aussi la misère de Saint-Denis à cause de l'école.

"Au moins, eux, ils vont à l'école, ils ne seront plus les idiots du village - dit Mariana en désignant ses sept enfants. Mais pour pouvoir bénéficier d'une éducation, mes accompagnateurs ont demandé une liste des enfants et des adultes qui veulent être inscrits dans le système d'enseignement. Quelques jours plus tard, le jour de mon départ, la liste promise était inexistante, et celui qui avait juré de l'établir, sur sa vie et sur ses enfants, demeurait introuvable...

Le trésor des poubelles

Les Roms du Platz disent qu'ils ne volent pas, mais vivent à la faveur des poubelles où les Français jettent aussi bien leurs ordures ménagères quotidiennes que les choses dont ils ne se servent plus. Au campement, les déchets sont divisés en plusieurs catégories. Les métaux sont destinés aux centres de recyclage, comme en Roumanie.
Les Roms chargent des camionnettes achetées d'occasion, ou même trouvées à l'abandon dans la rue, et embarquent tout ce qui est en métal. "Ce qui est bien ici, dit Sandu, une sorte de chef des gens de Bacău [une grande ville au nord-est de la Roumanie], c'est que personne ne nous demande ce qu'on fait de ce fer. Il n'y a même pas besoin de le voler, les Français le jettent, il n'y a qu'à le ramasser".

Le fer n'est pas le seul trésor des poubelles. "Dans les supermarchés, tout ce qui est périmé est jeté. On peut manger jusqu'à plus faim", explique une femme. Lorsqu'on leur demande s'ils veulent habiter ailleurs, dans des immeubles par exemple, la plupart de ces habitants de fortune ont répondu qu'ils préfèreraient que le "Platz" soit aménagé et assaini, pour en chasser la boue et les rats.

En vérité, ces bestioles, atteignant parfois la taille d'un chat, sont partout, et c'est une vision aussi choquante que celle de la situation de ces gens, à la limite de la condition humaine. L'image du campement grouillant de rats est hallucinante. Les enfants jouent parmi les rats, les adultes marchent parmi eux. "Nous nous y sommes habitués, mais ce ne serait pas de refus que la mairie vienne dératiser", disent les Roms. "On en rêve la nuit", renchérit une mère, ses enfants accrochés à ses jupes.

CONTEXTE — De l'expulsion à l'école
L'ONG Amnesty International a publié le 29 novembre un rapport sur les expulsions forcées de Roms en Ile de France, dans lequel il est reproché au gouvernement français de poursuivre les expulsions sans proposer de solutions de relogement ni appliquer les récentes dispositions arrêtées en août dernier. Le 29 août, le gouvernement avait en effet marqué son intention, par une circulaire, d'assouplir sa politique à l'égard des migrants roms, en facilitant leur accès à l'emploi. Ainsi les employeurs des Roms n'auraient-ils plus à payer une taxe à l'Office français d'immigration d'intégration (OFFI), et la liste des métiers pouvant être exercés par les Roms devait être élargie. De ce fait, à titre de citoyens de l'Union européenne, ils peuvent donc revendiquer de rester en France s'ils disposent d'un emploi. Dans le cas contraire, ces migrants, bien que ressortissants de l'UE, ne peuvent rester plus de trois mois dans le pays
Malgré les concessions du gouvernement destinées à favoriser l'insertion des populations roms, quelque 5200 expulsions de campements ont été effectuées au 3è trimestre 2012, selon Marion Cadier, chercheuse pour Amesty international qui a rédigé le rapport de l'ONG. On estime à 15 000 personnes le nombre de Roms installés en France. Beaucoup aspirent à scolariser leurs enfants. A La Courneuve, une association d'aide à la scolarisation des enfants tsiganes, l'Aset 93 soutenue par le Conseil général de Seine Saint-Denis et des collectifs privés, organise des tournées de "camion-école" dans les bidonvilles. Cette initiative est une approche préliminaire à l'inscription à la "vraie" école. L''Aset 93 indique avoir ainsi réussi à inscrire quelque 500 enfants à l'école l'année dernière.

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