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Solidarité-Torture

7 août 2013 3 07 /08 /août /2013 08:26

SDF

http://www.mediapart.fr/

LES ENFANTS SDF...!!!

05 août 2013 | Par Brigitte BOUZONNIE


Mon ami Liliane pointait hier les 30 000 enfants de la rue comptabilisés par l'INSEE. Mon premier réflexe est, naturellement, de dire que ce chiffre de l'INSEE minore profondément la réalité. Depuis 2000, l'INSEE est sous la tutelle du Ministère de l'Economie. Il faut savoir que les chiffres de l'INSEE servent de base de calcul, pour calculer, le plus chichement possible, les enveloppes sociales prévues dans le projet de loi de finances. Par exemple, poser qu'il n'y a que 100 000 SDF permet de calculer au plus bas le nombre de places en hébergement d'urgence. En clair, ces chiffres "officiels" de l'INSEE sont de faux grossiers. En l'espèce, on a beaucoup de mal a comprendre d'où l'INSEE peut sortir ce chiffre de 30 000 enfants. Donc, je recommande la plus grande prudence sur les modalités de calcul de ce chiffre, manifestement sorti du chapeau !

Inversement, si on veut essayer d'en savoir plus sur les enfants SDF, le mieux est de se plonger dans le rapport 2010 de La Fondation de l'Abbé PIERRE, qui donne des informations, des analyses, autrement pertinentes. Premier constat : dans l'enquête de l'INSEE de 2001 sur les sans abris, l'INSEE évalue à 20% sur 86 000, le nombre enfants à la rue, soit 30 000 enfants SDF. Sachant, grâce à l'enquête logement de l'INSEE publiée en janvier 2011, une autre division de l'INSEE, que le nombre de sans abris est de 400 000, 20% de 400 000 revient à dire, qu'il existe, en réalité, 80 000 enfants SDF, qui vivent à la rue seuls ou avec leur mère !!!

J'extrais ce commentaire de la Fondation de l'Abbé PIERRE, que je partage bien sûr 5 sur 5 : "Accoler les termes "enfants" et "SDF", que l'on ne s'attend pas d'ordinaire à voir rapprochés, dit toute la profondeur du malheur que vivent certains enfants, et son caractère inacceptable" ( Rapport 2010).

Le phénomène des enfants SDF prend des formes différenciées :
1°)- Les jeunes vivant tout seuls sur les terrains vagues, sans papiers et dans des logements très précaires. Ils refusent d'être accueillis dans des structures d'hébergement, et développent leur propre stratégie de survie : vols, mendicité, prostitution. Ils rencontrent de graves problèmes de sante physique et mentale.

2°)- Les enfants "hébergés chez" : de plus en plus souvent, les enseignants du 93 ont des élèves, n'ayant pas de logements en propre. Rien que dans le 93, on compte 400 élèves dans cette situation. Cet hébergement chez des tiers pose de gros problèmes de cohabitation, et de manque de place.

3°)- Les enfants vivants dans des hôtels meublés : il n'est pas rare de voir des familles entières, vivant dans une seule pièce de meublé, dans des conditions très précaires. Il faut savoir que les Départements dépensent chaque année des moyens considérables, pour loger en meublés ces familles.

4°)- Les enfants vivants dans les CHRS : centres d'hébergement et de réinsertion sociale : Les professionnels de l'insertion alertent régulièrement sur la progression du nombre de familles monoparentales, jeunes mères avec enfants, vivant dans les CHRS. Cet hébergement fait souvent suite à des ruptures traumatisantes avec le conjoint, et un long parcours d'errance.

5°)- Des enfants vivants dans 500 000 logements indignes, soit plusieurs dizaines de milliers. Et qui souffrent de saturnisme ( présence de plomb), asthme, infections dermatologiques ( champignons). La Fondation de l'Abbé PIERRE évalue à 250 000 le nombre d'enfants vivants dans des logements suroccupés.

La rue est une horreur. La rue est une terreur. La rue est un crime ignoble commis depuis 30 ans, en particulier contre des enfants. Un crime commis dans et par l'indifférence générale des gens, "qui ne savent pas", puisque cette information n'accède jamais à la lumière des média non équitables. Honte au grand Silence d'Etat voulu, tout à la fois, par la médiasphere complice et par l'UMPSFN, qui ne veut en aucune façon sortir les gens et les enfants de leur misère. Il faut que cela cesse. Il faut mettre en place un REVENU D'EXISTENCE DECENT pour les 400 000 sans abris aujourd'hui dénués de tout !!! Au nom de l'Humanisme des Lumières et d'une certaine idée de l'Homme, pour laquelle, très courageusement, le Peuple français a fait la Révolution Française...!!!

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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 10:05

Les Roms : la SSVP répond à de nouvelles pauvretés

A Lille, les bénévoles de la Société de Saint-Vincent-de-Paul sont confrontés depuis quelques années à la détresse de familles de roms qui vivent dans des camps insalubres.
Ils ont du s'adapter et trouver de nouvelles manières d'aider, inventer une nouvelle solidarité.

Nous sommes à Wasquehal, dans la banlieue lilloise. Trois caravanes sont installées là, sur la latérale du grand boulevard, à quelques mètres les unes des autres.

Des conditions d'hygiène épouvantables
Une réalité peu connue prend vie ici : les microcamps, qui se nichent dans des endroits improbables, derrières des haies, des arbres, des grilles... Là vivent 4 familles de roms du même clan, dans des conditions d'hygiène épouvantables.
"Grâce à la paroisse Cana de Villeneuve d'Ascq, nous avons pu leur acheter une caravane quasi neuve, car la leur était à moitié cassée." explique Bertrand Delattre, le président de la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul de cette paroisse. Il vient les voir tous les quinze jours, leur apportant nourriture, vêtements, couvertures, pétrole en hiver et aidant pour les démarches administratives qui sont un vrai dédale...

Pour vivre, ils font les poubelles et récupèrent de la ferraille par-ci, par-là pour la revendre. Pas de moyen pour acheter des couches à la petite dernière. Sa maman attend son sixième enfant. "Il a de la chance, il naîtra en été. C'est moins dur..." explique Bertrand Delattre. Pour rajouter aux soucis matériels, des jumelles ados sont sourdes et muettes et ne peuvent donc être scolarisées.

Une charité renouvelée
La SSVP n'est pas habituée à faire face aux pauvretés que l'on peut rencontrer dans ces camps de roms. Son action principale étant la visite à domicile des personnes seules ou à faibles ressources.
Afin de venir en aide à cette population, l'association a du s'adapter et penser une nouvelle solidarité, une charité de proximité réadaptée. Un bénévole a même appris le roumain pour un dialogue plus facile !

Tout a commencé, un hiver, il y a 3 ans, quand Bertrand Delattre est entré en contact avec Carmen, une jeune rom qui mendiait devant un marchand de journaux avec son bébé aux doigts gelés.
- "Montre-moi ta caravane, si tu as autant de problème que tu le dis je t'aiderais..." lui dit-il.
Bertrand la retrouve aujourd’hui sur le camp des Quatre Cantons, où plusieurs dizaines de caravanes sont installées. Ici, elle y vit avec sa soeur et sa belle-soeur. La mairie a mis à leur disposition des sanitaires qu'elle refusent d'utiliser à cause de la violence des autres occupants du camp. Ayant connu déjà plusieurs expulsions, elle ne sait pas combien temps elle pourra encore rester là, la police étant passée plusieurs fois.

Les bénévoles de la SSVP de Lille ont choisi d'aider plus précisément 5 familles roms : "Ce sont des coups de coeur, des familles honnêtes et attachantes", confie Bertrand.


"On ne peut pas se décourager, car ce qu’on fait est indispensable, on est dans la survie… ", analyse Bertrand. Il peut déjà se réjouir de petites évolutions : enfants scolarisés, familles un peu moins dans la misère.

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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 08:01

http://www.marianne.net/La-honte-50-de-SDF-de-plus-en-10-ans-_

La honte : 50% de SDF de plus en 10 ans !

L’INSEE vient de publier un rapport complet sur les conditions de vie des sans-domiciles fixes en France. Les chiffres sont accablants et attestent d’une importante augmentation ces dernières années.

« Le nombre de SDF a fortement augmenté depuis 2001», telle est l’information importante à retenir des derniers chiffres publiés ce mardi. D’après l’analyse fournie, elles sont 141 500 en 2012 soit 50% de plus qu’en 2001. Parmi elles, 30 000 sont des enfants et deux sur cinq sont des femmes. Autre particularité, le nombre de SDF étrangers a nettement augmenté et représente 53% dont 35% sont des étrangers francophones, le reste parlant mal ou pas le français. Ces chiffres sont en augmentation du à la hausse du nombre de réfugiés et du nombre de « travailleurs pauvres » qui travaillent la journée dans des petites structures et dorment dehors la nuit.

Le rapport publié par l’INSEE s’appuie sur le nombre de fréquentations des services d’hébergement et de distribution des repas. Près de 80% des personnes utilisant ces aides sont sans-domicile. D’après l’INSEE, une personne est considérée SDF lorsque cette dernière a passé la nuit précédant l’enquête dans un lieu non prévu pour l’habitation. Il apparaît dans cette étude un phénomène plutôt récent : les SDF sont relativement jeunes, un quart d’entre aux ont entre 18 et 29 ans.

Dans un deuxième temps, l’étude se penche sur les 66 300 adultes francophones sans-domicile. Plus de la moitié d’entre eux étaient en centre d’hébergement collectif dont 35% peuvent rester la journée. Pour les autres soit 9%, ils ont préféré dormir dehors et ont refusé les aides des hébergements collectifs à cause du manque d’hygiène et de l’insécurité qui y règne.

Les femmes et les enfants dans la rue

L’état des lieux constate une présence importante d’enfants parmi ces SDF ; ils représentent 37% de cette population de démunis. Un phénomène qui alarme les associations et les services d’aides. Ces enfants ne sont pas là par hasard, la proportion de femmes a, elle aussi, largement augmenté représentant 38% dont 48% d’entre elles ont entre 18 et 29 ans.


Cette augmentation accrue des femmes et des enfants pose un véritable questionnement sur les sujets d’hygiène, d’insertion et d’éducation. De nouvelles problématiques vont se poser, si ce n’est pas déjà le cas. Un certain nombre d’association, comme notamment celle de l’Abbé Pierre, réfléchissent à de nouvelles alternatives pour une nouvelle forme population, dite plus précaire.

A la fin du rapport la question des conditions de vie au sein même d’un habitacle se pose également. Certains délégués parlent même de « bidonville ». D’autres problématiques se posent sur les conditions de certaines habitations précaires, qui sont parfois pires que celles de la rue pour les familles.

Victoria Belz

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4 juin 2013 2 04 /06 /juin /2013 17:23
Le bloc-notes

Tout va mal sauf la Bourse !

 

Le printemps 2013 s’achèvera sur un constat troublant : une durable euphorie a gagné la Bourse alors même que la pauvreté s’installait. Et s’enracinait. Partout. Les deux sont allées ensemble. D’un côté, les très pauvres, ­toujours plus nombreux à se rouler dans des portes cochères ou le métro ; d’un autre, les coupes de champagne qu’on lève, en se congratulant, dans les salles de marché. L’obscénité de ce vis-à-vis va sans doute s’accentuer dans les mois à venir, car tout indique que la progression du chômage – et de la pauvreté – ne ralentira pas. (Les chiffres d’avril en témoignent.) À l’inverse, des experts subodorent
que le CAC 40 pourrait grimper jusqu’à dépasser les 4 200 points fin 2013 contre 3 950, aujourd’hui. Le septième ciel pour les « agioteurs » !

Une rage nous saisit. Essayons d’y résister. Optons pour un raisonnement plus posé. Comment pareille discordance est-elle imaginable ? Je me suis efforcé d’écouter les arguments qu’opposent les gens « sérieux » aux indignations jaillissantes des citoyens ordinaires. On explique d’abord que si la Bourse progresse, c’est qu’elle partait de très bas. En janvier 2007, le CAC 40 était à 5 600 points, avant de repasser en 2011 au-dessous des 3 000. Il y a un indéniable effet de rattrapage. Soit.
Comprenons aussi, ajoute-t-on, que la plupart des entreprises du CAC 40 réalisent leurs profits hors de France, et parfois très loin du Vieux Continent. Le décalage entre lesdits profits et la situation locale n’est donc pas aussi surprenant qu’on le pense. En outre, l’évolution de l’indice boursier reflète non point la situation présente, mais une représentation de l’avenir. Autrement dit, il ne correspond pas à une photographie du moment, mais à une anticipation – pertinente ou fallacieuse – du futur. Dont acte.
Dans le cas présent, il se trouve que les marchés sont rassurés par le sauvetage – au moins provisoire – de la zone euro. S’est trouvée partiellement dissipée l’incertitude qui planait depuis plus d’un an sur la monnaie unique (éclatement ou pas ?). Or, les entités craintives que sont les marchés ne détestent rien tant que l’imprévisible. D’où cette embellie. Du coup, les gens « raisonnables » nous invitent à surmonter notre indignation pour nous réjouir. Nous réjouir ? Je connais l’argument avancé par les avocats du néolibéralisme : la pétulante santé des entreprises du CAC 40 et leur nouvelle confiance en l’avenir seraient globalement des « bonnes nouvelles ».

Hélas ! En ce début juin 2013, j’ai du mal à souscrire à ces analyses rassurantes. On peut raisonner comme on veut, l’émotion et la colère demeurent à vif. Quelque chose en nous résiste. Affaire de cœur, de décence, de bon sens. La concomitance durable entre une misère répandue dans les tréfonds de nos démocraties et ce champagne qui pétille chez les actionnaires enrichis n’invite pas à se réjouir. C’est impossible. Ce serait même imprudent. L’évolution des sociétés européennes vers un modèle presque aussi inégalitaire que l’Inde de jadis soumise aux richissimes maharajas ne correspondra jamais, au grand jamais, à ce que l’on appelle une « bonne nouvelle ».

 

Jean-Claude Guillebaud

 

http://www.lavie.fr/

     
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19 mai 2013 7 19 /05 /mai /2013 08:25

Observatoire national de la pauvreté : pour une "pédagogie de l'assistance"

SocialPublié le vendredi 17 mai 2013

 

"Il faut justifier le fait d'être au RSA. Il faut leur fournir des tas de papiers. C'est une situation qu'on a du mal à vivre, on est considérés comme les profiteurs de la société..." C'est en écho à ce type de témoignages – ici celui d'une mère célibataire allocataire du RSA – que l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (Onpes) a décidé de consacrer son huitième rapport annuel, non pas à une collecte de chiffres, mais à un seul sujet, celui du regard porté par la société française sur "l'assistance".
Sous ce terme, l'Onpes désigne "les politiques d'aides sociales en direction des plus démunis, qui comprennent notamment les minima sociaux". Il est ainsi évidemment beaucoup question, dans ce rapport de 100 pages, du RSA et de ses bénéficiaires. "Il ne faut pas avoir honte du terme d'assistance", a d'emblée souligné le président de l'Onpes, Jérôme Vignon, en remettant ce 16 mai son rapport à la ministre déléguée Marie-Arlette Carlotti, relevant d'ailleurs au passage que celle-ci aurait préféré le terme de "solidarité".
L'ouvrage commence par retracer l'historique de la notion d'assistance, montrant ainsi que le débat autour du comportement supposé opportuniste dont feraient preuve les bénéficiaires des dispositifs d'aide "est récurrent tout au long de l'histoire de la protection sociale". Et que ce débat a tendance à se réveiller en période de crise... En fait, les périodes de crises feraient naître des réactions contradictoire : d'une part, "la crise avive le sentiment solidariste" et "si une partie de l'opinion française craint les effets déresponsabilisants des politiques sociales, la majorité défend l'idée que des filets de sécurité sont nécessaires, plus encore pendant les périodes de crise économique" ; mais dans le même temps, les propos dénonçant l'"assistanat" ont "particulièrement d'audience dans les périodes économiques tendues comme celle que nous vivons", a souligné Marie-Arlette Carlotti.
Jérôme Vignon a pour sa part évoqué le "tempérament à la fois solidariste et soupçonneux" de la société française, face auquel il faut absolument mener "une pédagogie de l'assistance". "Les pouvoirs publics doivent lutter contre les visions simplistes de l'assistance, contrecarrer le sentiment de stigmatisation de tous ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté", a de même insisté Etienne Pinte, le président du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE), présent lors de la remise du rapport (sachant que "l'Onpes représente en quelque sorte l'Insee du CNLE", tel que l'a formulé Etienne Pinte).
L'Onpes aborde aussi la question dans sa dimension juridique, interrogeant entre autres les équilibres entre droits et obligations. A ce sujet, il considère que "la tendance consiste à penser en termes de devoirs individuels en contrepartie d'un droit à une prestation"... et que dans les faits, "de plus en plus de contreparties sont exigées lors de l'ouverture des droits". Ce serait même dans ce domaine de l'assistance "que la politique des contreparties a pris le plus d'ampleur". Avec, toutefois, un nouveau mouvement de balancier : "Actuellement, en réaction à cette vision stigmatisante qui insiste sur les responsabilités individuelles", on commence à constater que les décisions de justice "mettent plus l'accent sur le fait que le bénéficiaire de prestations sociales a des droits qu'il convient de respecter."

Pour des modalités d'attribution des aides plus automatiques

Jérôme Vignon accorde une place centrale au "travail social" (l'assistance n'est-elle pas en effet représentée au premier chef par "l'assistante sociale" ?), jugeant qu'"il faut à la fois l'individualiser et l'institutionnaliser". Une idée développée dans le rapport : "Il convient à la fois de personnaliser les liens que noue chaque accompagnateur avec son interlocuteur et de l'institutionnaliser au sens de reconnaître la place essentielle d'un tel travail d'accompagnement au coeur du lien social." A l'heure où le gouvernement prépare pour 2014 des "Etats généraux du travail social", précédés en 2013 d'assises régionales, le rapport trace d'ailleurs des pistes devant permettre d'améliorer les conditions d'exercice du travail social et de le revaloriser.
La principale recommandation de l'Onpes est sans doute celle consistant à automatiser au maximum le système de versement des prestations. "Privilégier des modalités d'attribution des aides automatique comme les prestations familiales, les allocations personnalisées au logement, dont on connaît l'impact important dans la lutte contre la pauvreté, aurait l'avantage d'éviter le sentiment de stigmatisation éprouvé par leurs allocataires [...] et éviterait aux allocataires de devoir justifier sans cesse leur demande par des considérations personnelles", détaille le rapport, rappelant que des expériences locales ont déjà été menées dans ce domaine et citant à ce titre l'exemple de Grenoble en matière d'aide à la nutrition infantile.
Autre série de propositions, toujours pour "combattre les idées reçues" : "mieux évaluer et analyser les effets des politiques de solidarité", qu'il s'agisse de non-recours ou de suivi des trajectoires des personnes. Il s'agit aussi de "considérer les dépenses d'assistance non seulement comme liées à la solidarité, mais comme un investissement social".
Marie-Arlette Carlotti a relevé que la Conférence nationale contre la pauvreté de décembre dernier - puis le plan pluriannuel - était déjà très axés sur "la bataille du refus du discours sur l'assistanat" et a surtout mis en avant la volonté du gouvernement de lutter contre le non-recours, d'associer les bénéficiaires aux politiques qui les concernent et de montrer que "nul n'est inemployable", notamment en proposant "des contrats adaptés aux capacités de travail de la personne".

 

Claire Mallet

 

http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/Page/AccueilLocaltis

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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 07:20
Social

Avec Diaconia 2013, les chrétiens s'engagent contre l'exclusion

Avec Diaconia 2013, les chrétiens s'engagent contre l'exclusion

Du 9 au 11 mai, 12 000 personnes engagées dans la lutte contre l'exclusion et la pauvreté se rassemblent à Lourdes, dans le cadre du projet Diaconia, lancé par l'Eglise catholique en France. A cette occasion, La Vie a choisi de donner la parole aux sans-voix, qu'ils soient en situation de précarité ou de handicap.

 

Les 12 000 participants prévus au rassemblement Diaconia 2013, qui se tient du 9 au 11 mai à Lourdes, seront-ils les pionniers d’un nouveau modèle social ? Bénévoles dans des associations humanitaires ou caritatives, engagés dans toutes sortes de services à la personne, compagnons d’Emmaüs, militants d’ATD Quart-Monde, visiteurs de prison, auxiliaires de vie, mais aussi handicapés physiques ou mentaux, jeunes en insertion, chômeurs, Roms, familles en difficulté, travailleurs précaires et autres personnes en situation de fragilité, tous ceux qui participent à l’événement sont engagés, chacun à leur manière, dans la lutte contre l’exclusion. Leur idéal ? La fraternité. Leur credo ? Le refus d’en rester à une vision étriquée de la solidarité, où les « pauvres » ne seraient que de simples bénéficiaires d’une aide que d’aucuns ­voudraient bien leur consentir.

Lancée en 2011 pour fédérer les efforts des catholiques dans le domaine du service des autres et de l’attention aux plus pauvres, la démarche Diaconia a un message central : « Les pauvres ont aussi des richesses à partager. » « L’idée sur laquelle se base l’action sociale en France est qu’il faut aider les pauvres et leur donner quelque chose car ils sont démunis. Nous voulons changer cela. Sortir du seul assistanat afin de vivre la charité avec les pauvres et non pour les pauvres, affirme Daniel Maciel, coordinateur ­national, diacre à Lille. La solidarité aujourd’hui ne peut plus être à sens unique. Chacun doit pouvoir donner et recevoir, quel que soit son état, quelle que soit sa situation. La réciprocité est au cœur de notre engagement. » Depuis deux ans, partout en France, les associations chrétiennes ont ouvert des centaines de livres blancs des «­ ­fragilités » (en guise de constat) et des « merveilles » (pour reconnaître le travail accompli), relatant les ­difficultés et les joies vécues.

« Quand ils ne sont pas à la table eucharistique, les pauvres nous manquent-ils vraiment ? », s’interroge pour sa part l’évêque d’Évry, Michel Dubost, qui participe au rassemblement de Lourdes avec plus de 80 de ses confrères (sur les 100 que compte la Conférence épiscopale de France). C’est dire l’importance que ces derniers attachent à cette démarche. Ils ont été encouragés en cela par le pape François qui, dès son élection, le 13 mars, s’est fait l’avocat d’une « Église pauvre pour les pauvres ». Une conviction spirituelle forte, qui a conduit le Vatican à prendre vigoureusement position pour « l’inclusion des pauvres dans les systèmes économiques, sociaux, politiques et culturels, en tant que partenaires », lors d’un groupe de travail le 18 avril dernier à l’Organisation des Nations unies (Onu) sur l’éradication de la pauvreté.

« L’exclusion appauvrit toute la famille humaine, puisque les contributions potentielles des pauvres à notre bien-être collectif sont perdues », déplorait à cette occasion Mgr Francis Chullikatt, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations unies, cité par l’agence de presse Zenit. « Des biens et des services ne sont pas réalisés, des perspectives et des valeurs politiques ne sont pas exploitées, des chansons et des œuvres artistiques ne sont pas créées » si les pauvres et les petits ne peuvent participer à la vie en société. Or « toutes ces personnes ont, en raison de leur appartenance à la famille humaine, le droit de bénéficier de ce patrimoine commun ainsi que le droit et le devoir de participer à l’enrichissement de ce formidable héritage ».

C’est pourquoi, à La Vie, nous donnons dans ce dossier directement la parole aux sans-voix, qu’ils soient en situation de précarité ou de handicap. Leurs récits, vrais, profonds et sans fioritures, sont autant de témoignages d’espoir. Pour construire une société plus juste et plus fraternelle :

 

> Danielle, 69 ans, en précarité à Lille : "Avec les pauvres je suis plus forte"
> Isabelle, 49 ans, membre de l'Arche à Paris : "J'aimer chanter et faire la fête"
> Eric, 50 ans, bénévole au Secours catholique à Avignon: "Il suffit d'un simple sourire"
> Catherine, 61 ans, en fauteuil roulant, près de Périgueux : "Chacun peut servir à quelque chose, à sa manière"

[...]

Pour aller plus loin

> Retrouvez d'autres témoignages dans l'édition papier de La Vie n° 3532 datée du 8 mai, disponible en kiosques ou en version numérique en cliquant ici

> La Vie partenaire de Diaconia 2013 : découvrez notre hors-série "Diaconia 2013, servons la fraternité", disponible en vente sur notre boutique en ligne

> Du 9 au 11 mai, vivez le rassemblement de Diaconia sur le blog de notre journaliste Laurent Grzybowski, présent à Lourdes.

 

 

 

 

 

   

 

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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 08:23

Arrêtés anti-mendicité : les associations en appellent aux maires

 

Lutte contre l'exclusion

Publié le vendredi 12 avril 2013

A l'approche de l'été, Emmaüs France, Emmaüs Solidarité, la fondation Abbé-Pierre et la Fédération européenne d'associations nationales travaillant avec les sans-abri (Feantsa) - qui est à l'origine de cette initiative menée dans plusieurs pays d'Europe - lancent une campagne "La pauvreté n'est pas un crime". Celle-ci s'adresse directement aux maires et vise les arrêtés anti-mendicité, anti-glanage (interdiction de fouiller dans les poubelles) ou anti-bivouac. Elle dénonce également "les mobiliers urbains qui pénalisent les sans-abri dans leur vie quotidienne", dont le dossier de presse fournit plusieurs exemples illustrés. On se rappelle également de l'affaire, il y a quelques années, des "répulsifs anti-SDF" (voir notre article ci-contre du 27 août 2007).

 Les signataires estiment en effet que "certaines municipalités font parfois un choix choquant : criminaliser les plus démunis !". Or ils rappellent que "ce ne sont pas les pauvres qu'il faut combattre, mais bien la pauvreté en s'attaquant aux causes de la misère... en étant politique et non policier". A un an des élections municipales, "les maires de France doivent tout particulièrement faire preuve de solidarité envers les personnes en détresse : ils ont le pouvoir de changer les choses, ils ont les compétences pour le faire, ils ont le devoir d'y parvenir". Les signataires se donnent donc un an pour "faire changer les choses".

 Pour atteindre cet objectif, les associations engagées dans la campagne ont mis en ligne un site dédié. Les citoyens y sont invités à signer en ligne une "Charte municipale des droits des personnes en détresse" et à l'adresser aux élus de leur commune. Ce document demande la mise en oeuvre d'un certain nombre de droits : le droit "d'exister dans l'espace public sans être considéré comme une menace ou un trouble", le "droit de chercher les moyens de survivre en état de nécessité" et celui à un abri digne, bien sûr. Mais aussi l'accès aux soins, l'accès aux équipements d'hygiène élémentaires, le droit à une domiciliation postale, le respect du droit des enfants à être scolarisés, ou encore le droit d'être enterré dans la dignité. Il est prévu que les communes qui le souhaitent puissent également adhérer directement à cette charte.

 Dans une optique moins consensuelle, le site dédié propose également une rubrique pour signaler aux promoteurs de la campagne des mesures anti-mendicité ou des mobiliers urbains inadaptés dont ils auraient connaissance. 
Jean-Noël Escudié / PCA
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8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 07:18

Site

 

Conférences des évêques de France

 

Solidarité - 05 avril 2013

Fin de la trêve hivernale : des mal-logés aux sans-abris

 
par CM
Mal logement
   
La trêve hivernale est terminée depuis le dimanche 31 mars 2013, après avoir été prolongée de quinze jours, en raison des intempéries exceptionnelles du mois de mars.

Charlotte Niewiadomski, responsable du département « De la rue au logement » au Secours Catholique, dresse un état des lieux « catastrophique ».
« Trois millions et demi de personnes mal-logées en France selon le rapport de la fondation Abbé Pierre. Dix millions de personnes touchées par la crise du logement », Charlotte Niewiadomski dénonce une situation « catastrophique ». Pour trouver une solution, « il faudrait construire 900 000 logements » et pourtant le contexte est défavorable car « la construction de logements est en baisse ainsi que le budget », explique Charlotte Niewiadomski. Et la situation ne concerne pas seulement les pauvres mais de plus en plus les classes moyennes, touchées car « le loyer a augmenté de 47 % en 10 ans et de 29 % pour le parc social » et il faut donc faire un choix entre manger et se loger.

La loi sur le logement social, votée le 26 septembre 2012, a pour but de faciliter la construction de 150 000 logements sociaux chaque année. Le durcissement de la loi SRU relative à la solidarité et au renouvellement urbain est un des « axes législatifs encourageant ». Il consiste à augmenter le taux minimum de logements sociaux dans les villes à 25 %, au lieu de 20 %. Le deuxième point positif de cette loi est la volonté de céder des terrains publics à des prix faibles ou gratuitement pour la construction de logements sociaux.

« Après, la difficulté est de faire appliquer ces lois », souligne Charlotte Niewiadomski. Sensibiliser et agir sur ce sujet, c'est le sens du « collectif des associations unies », regroupant 33 associations, comme par exemple la Fondation Abbé Pierre ou la Croix-Rouge française. Parmi les dernières actions, le collectif a organisé, le 13 mars 2013, une conférence de presse devant l'Assemblée Nationale et demandé un moratoire sur les expulsions pour « ne pas expulser sans une solution de relogement avant », afin d'éviter « le flot de personnes dans la rue ». En réponse, la proposition du ministère est de « garantir aux propriétaires d'être payés » alors qu' « il existe déjà un fonds d'indemnisation des propriétaires pour qu'ils ne se retrouvent pas eux-mêmes en difficulté ».

Les chiffres sont alarmants « En 2011, 146 000 ménages ne pouvaient plus payer leur logement, 110 000 expulsions ont été prononcées. Les interventions par les forces de l'ordre ont doublé, sans compter ceux qui partent d'eux-mêmes par peur d'être expulsés ». La conséquence est que « le 115 ne peut plus répondre à 50 % des demandes ».

Actuellement, c'est un « système qui coûte extrêmement cher », analyse Charlotte Niewiadomski. Financièrement, car « il faut payer des hôtels aux sans-abri» et socialement parce que « les enfants sont déscolarisés, les familles éclatées », alors que « le minimum serait de maintenir les personnes dans leur logement » avant de trouver une solution.
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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 08:27
Maurice Dubois : « Quand vous parlez, cela encourage d’autres »

Article publié dans Feuille de route n°427 (avril 2013)PNG - 114.9 ko

« Si certains arrivent à comprendre, alors, un jour, tout le monde comprendra. » (Maurice Dubois) Photo. F. Phliponeau

Lors de la Journée mondiale du refus de la misère le 17 octobre, Maurice Dubois, militant ATD Quart Monde du Val d’Oise, s’est exprimé au nom des participants de l’Université populaire Quart Monde d’Île-de-France.
« Aujourd’hui, il y a beaucoup de personnes qui ont la vie difficile et j’ai peur qu’il y en ait beaucoup plus qui auront la vie difficile demain. On ne sait pas où l’on va. La vie difficile, c’est quand vous n’avez pas de logement. Il y a des gens qui sont ainsi sans logement pendant des années. Quand on est sans

logement avec des enfants, on nous propose de nous payer un hôtel en attendant. Mais pour un gamin, la vie à l’hôtel, c’est difficile. Il est enfermé dans une chambre. Il ne peut rien faire. À l’école, il cache qu’il habite à l’hôtel. Alors on nous propose de le placer à l’Aide Sociale à l’Enfance. Pour nous, être sans logement, c’est la galère, mais être sans nos enfants, c’est encore pire.

 On accentue la misère finalement. Pour ceux qui nous aident, un placement, c’est normal, c’est une solution. Ils ne voient pas les choses comme nous. Pour l’enfant qui sera placé, il aura tout matériellement mais il aura un manque affectif. Il va se sentir seul, sans ses parents, sans ses frères et sœurs. Il va se poser des questions. Pour lui aussi, on accentue la misère finalement. Il y a des enfants, quand ils ont 15, 16 ans, ils ne supportent plus les foyers, ils fuguent, se retrouvent à la rue. C’est dramatique. Il y a des mairies qui chassent les pauvres de leur commune. On envoie les policiers pour chasser les personnes qui dorment devant la gare. On envoie les engins de travaux publics pour chasser les voyageurs ou les Roms. On démolit des logements, mais on ne construit pas de logements avec un loyer à prix réduit. Quand vous êtes dans les difficultés, on vous fait beaucoup de reproches, on vous traite de tous les noms. À force, ça peut rendre méchant. Quand on a vécu cela, on ne peut pas se taire. Il faut le dire. Personne ne peut le dire à notre place. À l’Université populaire Quart Monde, on ose prendre la parole. Au début ce n’est pas facile, mais quand vous parlez, cela encourage d’autres dans leur combat. Vous savez que ce que vous avez à dire est important, alors vous ne pouvez pas vous taire. Vous vous lancez. Dire la violence de la misère, c’est le début du changement. L’Université populaire est un endroit où on est écouté. Ceux qui écoutent, ils com­prennent et après ils font comprendre à d’autres. Si certains arrivent à comprendre, alors, un jour, tout le monde comprendra le fond des choses. Il y aura plus de gens derrière ceux qui sont dans les difficultés. Il y aura plus de solidarité. »

 

 

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 08:34
30/03/2013 21:15:53
La pauvreté a atteint des niveaux records en Europe
Pourtant connu pour son système de sécurité sociale, de santé, de bien-être et de qualité de vie, le continent le plus riche du monde glisse, peu à peu, vers la pauvreté. Les derniers chiffres indiquent que 120 millions de personnes, soit 25% de la population de l’UE, sont pauvres ou socialement défavorisées.
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Sans domicile en europe

 

 

Pourtant connu pour son système de sécurité sociale, de santé, de bien-être et de qualité de vie, le continent le plus riche du monde glisse, peu à peu, vers la pauvreté. Les derniers chiffres indiquent que 120 millions de personnes, soit 25% de la population de l’UE, sont pauvres ou socialement défavorisées.

 

Depuis le début de la crise économique actuelle, de plus en plus de gens à travers toute l’Europe, y compris ceux appartenant à la classe moyenne, sombrent dans la précarité. Des personnes qui se privent de tout plaisir pour assurer les fins de mois, des familles dans l’insécurité, des jeunes sans travail, des sans-abris qui se retirent de la vie sociale, des personnes âgées sans aucun appui vivent en marge de la société et beaucoup d’autres pourraient les rejoindre.

La crise, la récession, l’austérité mais aussi les pertes d’emplois, les pensions insuffisantes et l’augmentation du cout de la vie figurent parmi les causes principales de cet appauvrissement.

 

Chômage de masse

 

Ce qui inquiète le plus les autorités et les citoyens, c’est le chômage de masse  qui frappe les 27 pays de l’union européenne. Des dizaines d’entreprises ferment leurs portes, le taux de chômage ne cesse de croître, et pour les personnes sans emploi, il devient de plus en plus difficile d’en trouver un nouveau.

 

Aujourd’hui 26 millions d’européens sont à la recherche d’un emploi, soit 10,7% de la population active (1). En outre, même un emploi n’est plus suffisant pour échapper à la pauvreté. On parle aujourd’hui de travailleurs pauvres.

Cette situation a été mise en évidence par l’Eurostat, l’agence des statistiques de l’UE, qui a rendu en décembre dernier un rapport officiel confirmant que près du quart de la population européenne, soit 120 millions de personnes, était  menacé de pauvreté ou d’exclusion sociale, en 2011. Selon le rapport, la précarité touche plus particulièrement les populations les plus vulnérables comme les femmes au chômage, les familles monoparentales, les retraités, les jeunes et les enfants. L’étude  se penche sur trois formes d’exclusions sociales : les personnes dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté (16 % de la population) , celles qui vivent dans des ménages à très faible intensité de travail (10 %)  et celles qui souffrent de privation matérielle grave  comme l’impossibilité de payer ses factures, de chauffer sa maison ou de s’offrir un repas accompagné de viande un jour sur deux (8%).

 

Au Sud, surtout

Tengo hambre

 

 

Le phénomène de pauvreté devient insoutenable surtout dans les pays du sud   de  l’Europe tels que l’Espagne, la Grèce et le Portugal.  Celles-ci connaissent un cercle vicieux du chômage qui atteint parfois les 40%. Beaucoup de familles ont du mal à joindre les deux bouts et la classe moyenne est en train de disparaitre en laissant les portes ouvertes aux nouveaux pauvres. Ceux-ci sont obligés de faire un choix entre payer un médicament, préparer un repas chaud ou chauffer la maison. La situation est si grave qu’il y a davantage de personnes qui vivent grâce aux aides alimentaires et scolaires. Ils mangent à la soupe populaire et obtiennent des médicaments ou des vêtements distribués par les associations caritatives.

 

Au Nord, aussi

 

La pauvreté  secoue non seulement les pays endettés du Sud de l’Europe, mais aussi les plus grandes économies de la zone euro. L’Allemagne a beau être le premier plus riche pays européen, elle connait une augmentation de la pauvreté.

En 2011, 15,8% des habitants, soit 12,8 millions d’Allemands, vivaient sous le seuil de pauvreté fixé à 940 euros par mois (2). Similairement, la pauvreté gagne du terrain en Belgique, un pays qui proclame une des meilleures qualités de vie au monde. Environ 2,3 millions de personnes, soit un belge sur cinq, qui jusqu’ à présent avaient un niveau de vie décent, seraient proches de la précarité (3). La France, non plus n’est pas épargnée. Le taux de pauvreté s’élève à 14 % soit plus de 11 millions français sont touchés par l’exclusion sociale. Le nombre de personne vivant dans la précarité a augmenté entre 400.000 et 1 million, entre 2008 et 2011, permettant de révéler que la différence entre les pauvres et les riches s’est accentuée(4).

 

En dépit des mesures prises par les gouvernements et des stratégies élaborées par l’UE pour réduire la pauvreté, le problème est loin d’être maitrisé. Le nombre de pauvre continue d'augmenter de jour en jour et l’écart se creuse entre la classe moyenne et les ménages les moins favorisés. Les premiers chiffres disponibles pour l’année courante annoncent  une détérioration de la situation et les experts prédisent que la crise va s’aggraver, dans les années à venir.

Jihane Hindi

_______ 

(1) Eurostat (office européen de statistique), janvier 2013.

(2) Destatis (office fédéral allemand des statistiques), 2012.

(3) « Pauvreté en Belgique, annuaire 2013 », CERIS (centre de recherche en inclusion sociale) de l’Université de Mons et POS (Participation, Opportunities and structures) de l’Université de Gand. 

(4) Insee (institut national de la statistique et des études économiques), décembre 2012.

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